Quatre filles et un jean, Tome 1: Le Premier Eté

Auteur: Ann Brashares

Titre original: The Sisterhood of the Traveling Pants

Editions: Ember

Genre: Jeunesse

Date de parution: 2005 (première publication: 2001)


Résumé: Un jean acheté dans une boutique d'occasion va devenir le lien entre quatre adolescentes. Carmen est brune et un peu ronde, elle parle sans détour et a un problème avec son père divorcé qui lui réserve une drôle de surprise. Tibby est un garçon manqué et ne fait pas son âge. Bridget, la troisième, est blonde, superbe et sportive, volontaire jusqu'à l'erreur... La dernière est Lena la brune, très introvertie, et grecque jusque dans ses sentiments. Chacune va se retrouver séparée pour les vacances, et ce jean magique sera leur lien indéfectible, source de fidélité. Il sera témoin de la découverte pour chacune d'entre elles de la profondeur de l'amour. Que ce soit l'amitié d'une petite leucémique ou la révélation de l'amour paternel pour certaines, ou bien la rencontre du premier amour, authentique ou source d'une amère déception pour l'autre.



Lors de mon inscription très tardive au Big Challenge Livraddict 2013 j’ai découvert une série dont le titre m’a attiré pour son originalité. Il faut dire que le résumé m’a convaincue que j’allais lire un livre jeunesse, sans prise de tête et assez drôle et c’est là que je me suis légèrement trompée. Jeunesse, le livre l’est indéniablement, mais il n’est pas que drôle et touche finalement à des sujets sérieux qui sont intéressants dans la manière dont l’auteure Ann Brashares les a traités.

L’idée de départ est sympathique et comique avec cette paire de jeans qui miraculeusement sied à quatre jeunes amies de stature différente qui, pour la première fois de leur vie, vont passer un été loin les unes des autres. Mais au-delà de cet aspect c’est un constat un peu amère que l’on peut percevoir dans le fait qu’en grandissant et vieillissant la vie nous amène à être séparés. Et c’est dès le départ que ce jeans prend toute son importance en étant le symbole du lien qui unit ces quatre amies.

Ce n’est pas une histoire que l’on suit, mais quatre, chacune différente qui va amener son lot d’aventures aux filles. Ann Brasheres se débrouille assez bien dans l’alternance des récits, se concentrant tantôt sur l’une, tantôt sur l’autre sans qu’il n’y ait de schéma prédéfini. Cela confère une forme déstructurée au roman lui apportant de la fraîcheur. L’écriture reste par contre dans la lignée d’un livre jeunesse et ne se démarque aucunement. L’auteur reste simple et alterne entre dialogues, descriptions et pensées des personnages en restant dans la légèreté et évitant de tomber dans le piège du trop plein. Les aventures des héroïnes sont bien rendues mais sont par contre inégales entre elles. On peut séparer d’un côté la découverte de l’amour avec Bee et Lena et de l’autre une plongée difficile dans la réalité de la vie avec Tibby et Carmen. Ce sont ces deux dernières histoires qui sont les plus intéressantes puisqu’à travers cette confrontation complexe et douloureuse à la vie on aperçoit une évolution dans le caractère des deux personnages. L’aventure de Carmen est intéressante car elle rend compte d’une situation dans laquelle de nombreux adolescents pourraient faire face. Sa réaction vive, qui peut sembler disproportionnée à certains, témoigne d’un mal être que l’on ressentirait tous si l’un de nos parents agissait comme le fait son père. On se sent proche d’elle en ce sens où une nouvelle vie débute et qu’elle doit apprendre à y trouver ses marques, ce qui n’est jamais évident. Il en va de même pour Tibby qui fait une rencontre qui bouleverse son été. Cette fois-ci, c’est le thème de la maladie qui est abordé, sujet grave qui apporte malgré tout une certaine lueur d’espoir.

Du côté des « romances », la déception est présente. Alors que d’un côté on a des sujets importants qui sont bien traités, ici on se retrouve avec deux histoires différentes mais basiques comme en retrouve de partout. D’un côté il y a Bee, qui fait sa charmeuse à tout prix. Son personnage devient lassant devant cette répétition de séduction qui n’apporte pas grand-chose au récit. De plus, son comportement changeant à la fin sans qu’on ait une explication véritable laisse perplexe et semble n’être qu’un prétexte pour dresser un parallèle entre elle et sa mère qui était dépressive. De l’autre côté il y a Lena et son amour de vacances grec. On tombe ici dans le cliché du « je te fuis mais te cours ensuite après » qui, comme pour Bee, est banal et lassant.



 4 Filles et 1 jean est donc un livre qui se laisse lire facilement et qui sous couvert de l’amitié et des vacances va parler de sujets sérieux. Le caractère différent de chacune des héroïnes permet aux lecteurs de s’identifier à elles et d’offrir ainsi une diversité intéressante. On regrettera cependant le manque de profondeur dans certaines histoires et l’inégalité du roman même si la lecture reste plaisante.

Lu dans le cadre du challenge Read in English:


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