Artemis Fowl

Auteur: Eoin Colfer

Titre original: Artemis Fowl

TraductionJean-François Ménard / Jean Esch

Editions: Miramax Books

Genre: Fantasy 

Date de parution: 2001

Résumé: Un nouveau héros est né. Il a douze ans, est le dernier rejeton d'une dynastie de voleurs irlandais. Il vit dans un château, auprès de sa mère dont l'esprit a flanché lors de la disparition de son mari. La fortune des Fowl est au plus mal. Mais Artemis est un petit génie escorté d'un serviteur tout dévoué et doté d'une force peu commune. Voilà des atouts de poids pour faire aboutir un projet fou, qui ne pouvait germer que dans la tête d'un enfant : s'emparer de l'or des fées…



Premier tome de la série Artemis Fowl, ce livre présente un univers fantaisiste fortement attrayant qui s’inspirent des légendes irlandaises. Ainsi farfadets, fées, trolls ou encore ogres existent réellement et vivent cachés des humains, ces êtres terribles incapables de cohabitation avec n’importe quelle autre créature. C’était sans compter un jeune irlandais de 12 ans qui connaît l’existence de ces êtres et qui envisage bien de s’emparer du Livre des Peuples des fées afin de soumettre ce peuple à sa volonté. C’est ainsi qu’Artemis Fowl va faire la connaissance d’un univers magique en nous entraînant à sa suite.

L’histoire est originale mais surtout très surprenante dans son évolution. Le résumé promet de l’aventure mais c’est plutôt un récit d’action qui nous est présenté, au rythme fort palpitant. Dès le début on est plongé dans le vif du sujet, la présentation des personnages se faisant assez rapidement au fur et à mesure de leur apparition. Les motivations d’Artemis sont donc parfaitement énoncées et claires dès l’introduction, nous montrant par là même un personnage atypique. En effet, on est loin du jeune héros fort ou avec des pouvoirs magiques qui se découvre un destin fabuleux et qui va sauver le monde avec ses amis. Non, Artemis est riche, très riche mais fait surtout partie d’une famille qui doit sa fortune à ses agissements criminels en tout genre. Il nous apparaît dès le départ comme un protagoniste antipathique puisqu’il met sa très grande intelligence au service de méfaits dans un seul but égoïste. Malgré ce premier portrait quelque peu négatif, on sent une légère évolution dans le personnage au fil de l’histoire. Même s’il ne devient pas un gentil héros à la fin, on le sent perturbé par des sentiments qu’il ne connaissait pas auparavant, sans pour autant que ces sentiments prennent le dessus sur sa raison et son intelligence.

Cette évolution, même minime, montre le souci de la part de Colfer de rendre crédible ses personnages en leur apportant une dimension humaine qui n’est pas évidente au premier regard. Une part de psychologie qui n’est pas surdéveloppée reste présente et rend les personnages au final plus attrayants qu’à leur première apparition. C’est également le cas pour le garde du corps Butler, colosse exceptionnel dans sa catégorie qui nous montre qu’il n’est pas qu’une machine à protéger et attaquer. C’est par ailleurs un personnage auquel on finit par réellement s’attacher, peut être plus qu’à Artemis. Du côté des êtres fantastiques, Colfer a su créer des protagonistes très intéressants et totalement différents les uns des autres. Il est curieux de remarquer que l’auteur a retranscrit notre monde humain à l’échelle fantastique sous terraine, mais en plus développé. On y découvre des thématiques similaires, comme par exemple une certaine inégalité entre mâles et femelles. Holly Short représente par ailleurs magnifiquement ce problème, puisqu’elle est le seule agent féminin du LEPrecon, ce qui n’est pas au goût de tout le monde. C’est un personnage déterminé, fort et sarcastique qui n’hésite pas à désobéir aux ordres si elle pense que cela est nécessaire. On retrouve en elle ces caractéristiques légèrement stéréotypées du héros ou l’héroïne désobéissant, têtu et fort qui reste malgré tout fort sympathique.  Quant aux trois autres représentants du monde des Fées, ils sont tous les trois attachants à leur manière. J’ai particulièrement apprécié les relations entre eux tous, cachés sous des couches de dialogues, voire de cris congestionnés mais qui sont au final révélateurs de quelque chose de plus profond.

Colfer esquisse dans ce premier tome le caractère de ses personnages, tout en mettant l’accent sur l’action qui parcourt les pages. Et il réussit parfaitement ce challenge en nous emmenant dans une succession de scènes qui s’enchaîne sans nous laisser une minute de répit. L’histoire se déroule en un laps de temps très court, qui semble pourtant durer plus longtemps. Non parce qu’il y a de l’ennui, mais bien parce qu’il se passe beaucoup de choses. Le rythme est effréné et haletant, le suspense est présent jusqu’au bout avec quelques pics de tension.
L’écriture de l’auteur colle parfaitement à cette cadence. Il jongle entre descriptions des actes et des lieux et dialogues, sans jamais tomber ni dans la lourdeur ni dans une trop grande simplicité qui aurait pu conduire l’histoire à un mélange de récits clichés trop simplistes.
                                                                                                            

En conclusion, ce premier tome d’Artemis Fowl est un pur régal qui se laisse dévorer rapidement. Avec une écriture agréable et des personnages intrigants on est embarqué dans un récit fantastique frais et enchanteur où la magie côtoie la technologie et qui n’est pas sans rappeler un bon film d’action dans son déroulement.

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