King's Game (Tome 1)

Auteur: Kanazawa Nobuaki (scénariste); Renda Hitori (dessin)

Type: Seinen

Genre: Drame, Mystère, Horreur, Thriller

Editions: Ki-oon

Publication: Terminé => 5 tomes

Résumé:  Nobuaki Kanazawa est un étudiant tout ce qu'il y a de plus banal : sa principal préoccupation est de se déclarer à la jeune fille qu'il aime.
Réveillé une nuit par un horrible cauchemar, il regarde son téléphone par réflexe : à l'intérieur, un étrange SMS demandant à ce que deux élèves de sa classe s'embrassent le lendemain, précisant que cet ordre émane d'un "roi" et que ses ordres sont absolus ! Croyant à un canular, Nobuaki ferme son portable et se rendort.
Le lendemain, lorsqu'il arrive en cours, ses camarades sont tout excités : tous ont reçus le message, et essaient de faire en sorte que les deux étudiants désignés la veille s'embrassent comme exigé par le roi.
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Au début, tous se prennent au jeu, mais rapidement, les exigences du roi se font de plus en plus étranges et les 32 élèves de la classe se sentent de plus en plus oppressés. Cependant, il est déjà trop tard, le "King's Game" a commencé et ils ont 24h pour exécuter chacun de ses souhaits. Autrement, seule la mort les attend !

Une classe. 32 élèves. 24h pour obéir. Une seule sanction : la mort.

Telle est l’accroche prometteuse de l’une des dernières licences des éditions Ki-oon. Dans la lignée de certains thrillers déjà proposés par ces éditions, King’s Game est un seinen dont l’originalité n’est pas évidente. Entre Battle Royale, Enigma et Doubt, ce seinen s’inspire largement du meilleur de ces trois titres et crée une sorte d’œuvre hybride  qui fonctionne malgré tout. On retrouve le concept de lycéens pris au piège du jour au lendemain, qui n’ont d’autres choix que celui d’obéir. Comme pour Doubt et Enigma, la personne derrière tout ça n’est pas connue et se présente sous un pseudo, le Roi. Chaque jour à minuit chaque élève reçoit un mail de ce fameux Roi, qui leur donne un ordre. Les élèves concernés ont alors 24h pour obéir sous peine de mourir. Difficile de ne pas imaginer les élèves d’Enigma ou de Battle Royale avec ce compte à rebours qui ne laisse pas vraiment le choix aux adolescents.



La force de King’s Game provient avant tout de sa dynamique durant ce premier tome. En effet, dès les premières pages on entre directement dans le vif du sujet avant même d’avoir eu une quelconque présentation des personnages principaux. Alors que nous sommes plutôt habitués à découvrir les héros et leur environnement avant que ce dernier ne soit chamboulé, Nobuaki Kanazawa (qui porte étrangement le même nom que son héros) a pris le parti de commencer son histoire directement avec l’arrivée de ce jeu, préférant ainsi aller à l’essentiel.

On découvre alors une ambiance légère, très enfantine, avec des personnages qui ne prennent pas au sérieux ce mail étrange. Il est d’ailleurs difficile de faire autrement en voyant la nature de l’ordre. Pourtant rapidement les choses basculent et c’est un climat paranoïaque qui se met en place, transformant l’histoire en faux huit clos. Le doute s’immisce dans les esprits et il devient évident que le Roi en connaît trop pour ne pas faire partie de la classe. Qui et comment sont les deux questions primordiales qui viennent hanter les lycéens, et la découverte du Roi devient une question de vie et de mort. Kanazawa parvient ici à rendre ses personnages crédibles. En effet, on s’éloigne du héros qui tente par tous les moyens de sauver tout le monde et face à la tension des clans se forment ne laissant aucune place à une quelconque alliance. Manipulation devient alors le mot pour s’en sortir.


 Mais malgré ces bons points, King’s Game peine à développer une vraie intrigue psychologique, et l’histoire survole seulement les caractères des personnages sans les approfondir. De plus même si le manga est présenté comme un seinen, avec une couverture tendant bien vers le thriller, il s’avère que ce titre est bien trop porté shonen, que ce soit au niveau du traitement de l’histoire que du design. Le décor lycée renforce le côté shonen, avec notamment les ordres du Roi, portés hélas trop sur des sujets simplistes tel que X doit embrasser Y, ou U doit faire l’amour avec Z. Les ordres se succèdent trop rapidement, montrant un problème au niveau du développement concret de l’intrigue. Quant au design, dessiné par Hitori Renda, il est dans la lignée shonen, avec une forte ressemblance pour les personnages de Bakuman. Les lycéens sont nombreux à se ressembler et il est parfois difficile de les différencier. Renda use et abuse des gros plans ainsi que des traits noirs afin d’accentuer l’action ou simplement les émotions des personnages. Ajoutés à de nombreux dialogues, l’ensemble donne une impression de lourdeur qui entache l’évolution du manga. On note également l’absence de réaction de la part des professeurs et de la police, sûrement dû à cette idée de faux huit clos mais qui au final donne une sensation d’invraisemblance.



En résumé, ce premier tome de King’s Game lance bien les bases de l’histoire et arrive à entraîner le lecteur malgré un design parfois maladroit et certaines lourdeurs dans le scénario. Simple et efficace, la curiosité du lecteur est suscité et il reste à voir si les auteurs tiendront le suspense durant les 5 tomes qui composent le manga sans se disperser inutilement, et si l’histoire gagnera en profondeur.  

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