Shi Ki

Auteur: Fuyumi Ono (Scénario); Ryu Fujisaki (dessin)

Type: Shonen

Genre: Horreur, Mystère, Surnaturel

Editions: Kaze

Publication: Terminé => 11 tomes

Résumé: Sotoba, un petit village reculé est touchée par une étrange vague de morts subites, pourtant toutes d'apparence naturelle. Yuuki Natsuno, un jeune homme récemment de retour en ces lieux, voit la population, de 1300 âmes, se décimer un peu plus jour après jour. Il va alors tenter de résoudre cette mystérieuse énigme, , mais lui qui est si terre à terre, il ne se doute pas qu'un mal bien plus profond et surtout plus surnaturel ronge en fait la vallée. Lui et les autres habitants vont devoir faire face à un fléau plus grand que ce que leur cauchemar aurait pu produire, surtout quand tous leurs proches sont concernés... vivants... ou morts.




L’histoire se passe dans un petit village isolé de tout par des montagnes. Durant un été, des morts mystérieuses surviennent, mettant en péril l’existence du village. Le scénario n’est pas sans rappeler celui d’Higurashi No Naku Koro Ni : entre un village à l’écart de tout, un jeune garçon qui vient de la ville et qui va faire face à des situations étranges il est difficile de ne pas faire le rapprochement. Mais Shiki est pourtant bel et bien différent et grâce au talent de Fujisaki, on est entraînés dans l’horreur pure.

L’isolement du village transforme l’histoire en un huit clos oppressant où la fuite ne semble pas permise. Le premier tome pose parfaitement les bases du récit et le ton est donné dès les premières pages, avec la découverte de trois cadavres dont la mort, imputée à un rhume d’été par défaut, intrigue le médecin du village. Au fur et à mesure que le temps avance, le nombre de morts augmente, faisant redouter la présence d’une épidémie. Et si tout ceci avait une autre origine ? Certains personnages commencent à s’inquiéter, d’autres à enquêter.

Shiki propose donc un récit solide, tournant principalement autour des réactions des villageois. Mais ce qui rend l’histoire particulière et intéressante, c’est cette narration à plusieurs voix. En effet, Fujisaki ne se cantonne pas à deux ou trois héros, mais prend tout le village à parti. On se retrouve avec une multiplication des personnages qui pourrait perdre le lecteur, mais la fluidité de l’écriture ne le permet pas. On remarque également une autre singularité du récit : chaque personnage est présenté sous le nom de dossiers, qui donneront le titre de chaque chapitre.


Malgré le grand nombre de personnages qui défilent au fur et à mesure de la lecture, nombreux sont ceux qui ne réapparaissent pas. Et parmi cette multiplicité on retrouve une constante parmi trois personnages : Natsuo, le jeune citadin, le docteur de la clinique du village et le fils du bonze (prêtre). Ce sont ces trois personnages que l’on suit plus précisément car à travers eux transparaissent deux points de vue opposés : la ville VS le village. Cette opposition va amener une autre dualité aux conséquences plus terribles. Faut-il sauver le village, ou le laisser disparaître ?



Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la réponse à la cause de ces morts consécutives arrive assez rapidement. Cela n’empêche pourtant pas la tension de monter, accentué par la lourdeur de la chaleur, inhabituelle même en cette période. Et tandis que la fin approche, tout s’accélère pour offrir une fin intelligente et sublime.

Cette ambiance déroutante et sombre est parfaitement rendue par le graphisme du dessinateur, que ce soit au niveau des décors ou du chara-design. Le visage anguleux des personnages leur confère un aspect singulier, et on remarquera l’attention portée aux yeux. Tantôt épuré, tantôt plus poussé, ce graphisme confère une dimension nouvelle au récit, mais qui colle parfaitement à l’horreur dépeinte à travers l’histoire.

Shiki, catalogué étrangement de shonen (je pencherai plus pour le seinen), offre une histoire d’horreur prenante, qui parvient à se développer sans tomber dans le ridicule ou les caricatures. Les points abordés (que je ne peux dévoiler sans spoiler) poussent à la réflexion, et on dépasse le cadre du « je suis un gentil, tu es un méchant », ce qui en fait un excellent manga.

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